Title: La question du droit et de la morale : lecture croisée de Kant, Kelsen et Luhmann
Author, co-author: Lefort, Elisabeth; Kaipl, Esteban
Abstract: L’héritage kantien dans la fondation de la science du droit kelsénienne et la théorie des systèmes luhmanienne ne se limite pas uniquement à un héritage théorique : le geste opéré par le philosophe de Königsberg dans sa Métaphysique des moeurs, de séparer l’entreprise juridique de l’entreprise morale est repris par le juriste autrichien, puis radicalisé par Niklas Luhmann. Ainsi, si la norme juridique pour Kelsen est à différencier de la norme morale, c’est parce que seule la norme juridique peut être un objet de connaissance, la norme morale elle, étant condamnée à la relativité. Lehmann radicalise alors l’approche kelsénienne par l’affirmation d’une autonomie complète du système juridique, par rapport au système moral. La lecture juridique du geste kantien par Kelsen et par Luhmann se réalise donc au détriment de la question morale qui, soit est reléguée à une affaire d’opinions (Kelsen), soit complètement abandonnée (Luhmann). Un retour à la lecture de Kant semble donc nécessaire, à la fois pour comprendre le cheminement de Kelsen et de Luhmann, mais plus encore, pour saisir pleinement jusqu’à quel point ces lectures trahissent la lettre du philosophe allemand.
Author, co-author: Lefort, Elisabeth; Kaipl, Esteban
Abstract: L’héritage kantien dans la fondation de la science du droit kelsénienne et la théorie des systèmes luhmanienne ne se limite pas uniquement à un héritage théorique : le geste opéré par le philosophe de Königsberg dans sa Métaphysique des moeurs, de séparer l’entreprise juridique de l’entreprise morale est repris par le juriste autrichien, puis radicalisé par Niklas Luhmann. Ainsi, si la norme juridique pour Kelsen est à différencier de la norme morale, c’est parce que seule la norme juridique peut être un objet de connaissance, la norme morale elle, étant condamnée à la relativité. Lehmann radicalise alors l’approche kelsénienne par l’affirmation d’une autonomie complète du système juridique, par rapport au système moral. La lecture juridique du geste kantien par Kelsen et par Luhmann se réalise donc au détriment de la question morale qui, soit est reléguée à une affaire d’opinions (Kelsen), soit complètement abandonnée (Luhmann). Un retour à la lecture de Kant semble donc nécessaire, à la fois pour comprendre le cheminement de Kelsen et de Luhmann, mais plus encore, pour saisir pleinement jusqu’à quel point ces lectures trahissent la lettre du philosophe allemand.